Mvolyé n’est pas une paroisse comme les autres dans l’Archidiocèse de Yaoundé et dans une certaine mesure, dans la nation. Fondée en 1901, Mvolyé est la Mission-Mère de l’Archidiocèse de Yaoundé et des diocèses issus de Yaoundé : Doumé (1949) scindé en 1983 pour donner naissance aux diocèses de Bertoua et Doumé-Abong-Mbang ; Mbalmayo (1961) ; Bafia (1965).

En 1923, la première Cathédrale, dédiée au Saint-Esprit et léguée par Mgr VIETER, était devenue trop petite. Avec les moyens de bord, Mgr VOGT entreprend la construction d’une nouvelle cathédrale, répondant mieux à l’affluence de grandes foules pentecostales d’alors. C’est là que fut exposée la dépouille mortelle de Mgr VOGT en 1943, avant d’être portée au cimetière voisin où il repose à côté de Mgr Henrich VIETER. C’est là aussi que furent célébrées les funérailles du chef supérieur Charles ATANGANA.

A cause de toutes ces raisons, nous aurions beaucoup aimé conserver cette église souvenir. Aujourd’hui, cette Église menace ruine ! Tous les experts et techniciens consultés nous disent que le vénérable édifice inauguré en 1927 n’est pas réformable. Des fissures et des lézardes profondes sont visibles du côté parallèle à la route venant du quartier Dakar. Beaucoup s’interrogent et m’interrogent… Le clergé et les paroissiens de Mvolyé ont pris conscience du danger que représente leur église en l’état actuel. Ils désirent tous une église sûre, solide, fonctionnelle, liturgiquement s’entend et belle. Qui peut le leur reprocher. Et depuis plus de dix ans, ils ont commencé une quête à cette intention. Notre projet répond donc au besoin réel devenu urgence pour des raisons de sécurité.

C’est pourquoi, les fidèles, le conseil pastoral paroissial, les communautés des quartiers, le clergé de Mvolyé et moi-même, nous nous sommes attelés depuis 1984 à l’étude d’un projet pour une nouvelle église dans la perspective du premier centenaire de l’évangélisation du Cameroun 1890-1990. Le père SCHMIT et moi avons pensé construire une église dont les différentes parties puissent nous rappeler l’ensemble du pays. Les contreforts faisant penser aux cases de l’Ouest et Mousgoum du Nord. La toiture conçue pour rappeler que cette église doit s’enraciner et partir en mission… »

Voici quelques raisons qui ont motivé le projet :
1- La vétusté et l’insécurité de l’église paroissiale construite entre 1923-1927 par Mgr VOGT.
2- La décision des évêques du Cameroun à Ngaoundéré en janvier 1988 de clôturer les célébrations du centenaire de l’Eglise catholique du Cameroun à Yaoundé le 08 décembre 1991.
3- La foi et la générosité des fidèles. Notre peuple sait, par expérience, que l’obole de la veuve versée par les trois millions de catholiques et de tous les hommes et femmes de bonne volonté du pays, est en mesure de doter notre capitale d’un sanctuaire Marial. Notre capital, hors d’atteinte de toute érosion, est constitué par la foi de la générosité du peuple de Dieu.

Mgr Jean ZOA, extrait conférence de presse du 7/12/1989