Le carême, un temps pour se libérer de nos égoïsmes, un temps pour aimer, un temps pour le Christ
Le Christ est ressuscité, il nous appelle à la vie divine ; il a partagé nos souffrances et nos peines. Souvent notre foi et notre pratique religieuse deviennent banales, sans saveur... Et pourtant, le Christ nous aime et a donné sa vie pour nous ! Ainsi le Carême est un temps privilégié pour aller boire à la source et au cœur du mystère de la foi, pour redécouvrir le Christ ou pour revivifier notre ardeur. Il nous faut lutter, changer, nous convertir. Mais ces efforts se font dans la joie de savoir que Jésus- Christ nous aime et à travers nous, aime toute l'humanité. C'est au cours de la nuit de Pâques, dans la lumière de la Résurrection du Christ, que les personnes ayant souhaité entrer dans l'Église, <<catéchumènes », seront baptisés. Le Carême marque la fin de leur préparation à une nouvelle vie. Sans offenser les musulmans, dont le jeûne et les temps de prière peuvent être impressionnants, le Carême chrétien est différent. Il est préparation à la victoire d'un Dieu fait homme, sur le mal. Le réduire à la pénitence serait erroné ; le Carême n'est pas une simple obéissance à une loi religieuse mais une étape de conversion profonde, par la prière qui nous unit à notre créateur et sauveur. L'extérieur compte peu, c'est notre cœur qui doit changer. C'est un élan d'amour vers Dieu pour répondre à son appel... Il est mort et ressuscité et comme Lui nous pas sons du détachement (nos privations) à la lumière de Pâques (notre conversion). Est- ce le ramadan des chrétiens ? Le Carême, chemin vers Pâques, chemin vers le Christ ressuscité.
Le chrétien ne pense pas être meilleur que les autres, au con- traire il sait qu'il fait des fautes, qu'il fait preuve d'égoïsme, qu'il n'est pas assez généreux et il ne juge personne. Le Carême lui permet de se corriger, d'être meilleur avec l'aide du Christ, non pas en faisant de grandes démonstrations extérieures, mais dans le silence et la discrétion, en changeant son cœur. Clamer haut et fort que l'on fait des sacrifices serait hypocrite. Le bien ne fait pas de bruit et le chrétien sait que faire le bien, demande un perpétuel recommencement. En se pensant parfait on est égoïste. Le chrétien sait qu'il est imparfait mais aussi que Jésus-Christ l'aime dans sa misère et ses défauts ; c'est ce qui donne à tout chrétien le désir d'être meilleur, pour Dieu et pour les autres. Dire qu'on fait pénitence n'est-ce pas se donner bonne conscience.
Facilement ? Une chose est de donner un peu d'argent à ceux qui en ont besoin, une autre est d'avoir un cœur ouvert. Nous pourrions donner une obole à une « bonne œuvre » et nous en contenter. Comment devenir comme la veuve de l'Évangile qui a donné plus que son nécessaire ? Si Dieu nous a donné la santé, l'argent, la joie d'une famille, nous ne l'avons pas mérité par nous-mêmes, nous ne pouvons pas dire « tant mieux pour moi, tant pis pour les autres ». S'Il nous en a fait don c'est pour pouvoir partager avec ceux qui nous entourent. Les chrétiens prennent à se donner comme le Christ s'est donné pour chacun de nous. Le Carême temps de partage, temps de don aux autres.
L'essence du Carême ne consiste pas d'abord à nous priver de certaines choses matérielles. Si l'Église nous demande de faire pénitence, ce n'est pas pour nous punir, mais c'est pour nous aider à changer. C'est une manière de nous inviter à nous débarrasser de l'orgueil, de l'égoïsme, de la division et de tout ce qui nous empêche de vivre en communion avec Dieu. Le Carême est en effet le moment idéal pour faire un effort sur soi en vue d'éliminer tout ce qui est source de blessure pour autrui. Le Carême nous invite à voir qu'en toute situation, il y a toujours la possibilité de faire germer l'amour. Le Carême nous invite à vaincre la violence par l'amour. Les chrétiens aiment donc souffrir ? L'éternité. Aussi le Carême est-il le temps idéal pour recevoir le pardon de Dieu à travers la confession. Le Carême, temps de conversion, temps de pardon.
C'est vrai, donner un peu quand on a beaucoup n'est pas grand- chose ; mais en même temps c'est un premier pas, un premier effort, et en donnant aux autres, pas forcément de l'argent mais aussi de son temps et de son attention, on découvre qu'on peut semer la joie et plus on donne, plus on peut rendre heureux ceux qui nous entourent et être pleinement heureux nous-mêmes. Mais ne rien donner sous prétexte que c'est peu, n'est-ce pas pire encore ?
Fr TELA SANDIO Gaetan Basile, sac.
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